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Le Secteur des hydrocarbures au Burkina Faso

Le Burkina Faso, situé à environ 1100 kilomètres de tous les ports du golfe de Guinée, dépend, pour ses approvisionnements pétroliers, des raffineries et des terminaux pétroliers des pays limitrophes ayant un accès à la mer (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin).

Les besoins en hydrocarbures des burkinabè se chiffraient déjà à plus de 8000 barils par jour en 2006. Vue la croissance démographique (3% par an) et la forte pénétration des véhicules « France au revoir » sur le marché burkinabè, cette consommation a progressé de 30% engendrant un besoin quotidien de 10400 barils en 2012.

En avril 2012, les prix ont encore enregistré une hausse de 50 FCFA sur le litre de l’essence super et le gas-oil, produits les plus utilisés, dont les prix s’établissent désormais à 732 FCFA et 656 FCFA respectivement.  Ces coûts actuels sont supérieurs à ceux appliqués courant l’année 2006 où le cours du baril sur le marché international avait atteint la barre des 75$, niveau le plus élevé jamais atteint par le brut en termes réels depuis le choc pétrolier de 1979. C’est dire que les efforts de l’Etat ne sont que des alternatives provisoires en attendant des solutions plus pérennes qui n’excluraient pas la libéralisation secteurs des produits pétroliers.

En attendant, pour justifier les impôts et taxes appliqués sur les hydrocarbures, l’Etat soutien qu’il s’agit de ses sources principales de recettes. Ces taxes sont d’ailleurs dites communautaires. Le gouvernement évoque également le fait que les critères de convergence imposent à l’Etat des ratios en matière de recouvrement des recettes fiscales. L’Etat a même renoncé à percevoir des taxes sur le pétrole lampant, le DDO, le fuel-oil ainsi que le gaz butane. En termes de chiffres, la subvention de l’Etat pour le DDO seule s’établie à 21 milliards de FCFA l’an. Pour cette année 2013, la subvention de l'Etat dans le secteur des hydrocarbures lui coûtera la bagatelle de 43 milliards de Francs CFA, pour permettre l'accès à un prix soutenable des burkinabè aux produits pétroliers.

Du côté des marqueteurs (Total Burkina, Shell), ils qualifient d’excessifs leurs charges, droits et taxes de douanes en l’occurrence, pour montrer l’impossibilité de consentir des réductions de marges au profit du consommateur final. Le groupe des détaillants quant à lui se plaint de la faiblesse de la marge bénéficiaire et ne cesse de demander que celle-ci soit revue à la hausse.

La SONABHY, monopoleur des importations et du stockage des hydrocarbures

Société d’Etat, la SONABHY a à sa charge l’importation, le transport et le stockage des hydrocarbures mais le circuit de distribution est animé par de nombreux opérateurs économiques. L’approvisionne se fait sur le marché international essentiellement par appels d’offres et par contrats à terme, à partir de trois ports maritimes : Lomé au Togo, Cotonou au Bénin, et Abidjan en côte d’Ivoire. SONABHY achète donc et fait stocker dans des dépôts côtiers, en Côte d’Ivoire, au Togo… puis dans les dépôts intérieurs de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.  Seule la branche de distribution est libéralisée mais règlementée par l’Etat.

Le transport de ces hydrocarbures qui revient très onéreux à la SONABHY, est partagé avec certains opérateurs privés sous contrat avec la SONABHY. Quant à la distribution aux consommateurs, elle est assurée à la fois par les filiales locales des sociétés pétrolières internationales et par des opérateurs économiques burkinabè indépendants. Dans le segment de la distribution, on dénombre environ 23 distributeurs indépendants. On distingue d’une part les marqueteurs ou sociétés pétrolières internationales que sont SHELL et TOTAL qui assurent la gestion globale de la fonction de distribution (respectivement 34 % et 14 % de parts de marché) y compris l’administration des réseaux de stations-services et d’autre part les entreprises Burkinabè indépendants que sont ECODIS, SKI, SOGEL-B, OTAM, PETROFA, PETRO-SERVICES, LIBYA OIL BURKINA et PLUF. Il ya enfin les détaillants (ou gérants de stations-services) qui sont des opérateurs privés indépendants.

Mécanisme de fixation des prix

Le mécanisme de fixation des prix des hydrocarbures est défini par arrêtés ministériels et la période de réajustement des prix est le mois. En février 2013 dernier le Comité interministériel de détermination des prix a organisé un atelier de validation d’une étude portant sur la structure des prix des hydrocarbures, l'objectif étant de trouver un mécanisme pérenne de réajustement automatique des prix des produits pétroliers à la pompe pour éviter les déséquilibres aussi bien au niveau du budget de l'Etat qu'au niveau des comptes de la SONABHY. En attendant d’y parvenir la régulation se fait se fait ainsi qu’il suit :

 A/ cas d’une hausse des prix à la pompe                                                                       

1-Si le prix calculé pour le mois (n+1) comparé au prix du mois (n) en vigueur est une hausse inférieure ou égale à 50 F CFA, cette hausse est répercutée sur le prix à la pompe. 2- Si le prix calculé pour le mois (n+1), comparé au prix du mois (n) en vigueur est une hausse supérieure à 50 F CFA : La hausse de 50 F CFA est répercutée sur le prix à la pompe et le reliquat est pris en charge par l’Etat, si elle n’est pas précédée d’une hausse critique. Les prix sont maintenus à leur montant du mois (n) si la hausse a été précédée par une hausse critique.

 B/ Cas d’une baisse du prix à la pompe

1- Si le prix calculé pour le mois (n+1), comparé au mois (n) en vigueur est une baisse inférieure ou égale à 30F CFA : On répercute intégralement cette baisse si elle n’est pas précédée par une hausse critique ; On répercute partiellement cette baisse dans des proportions permettant la récupération totale ou partielle (par exemple par une hausse des TPP) des moins values si elle a été précédée par des hausses critiques ;

2- Si le prix calculé pour un mois (n+1), comparé au prix du mois (n) en vigueur est une baisse supérieure à 30 F CFA, on répercute une baisse de 30 F CFA si elle n’a pas été précédée par une (des) hausse(s) critique(s) et le reliquat est récupéré comme plus value.

Les déterminants majeurs des prix

Les fluctuations du dollar américain

La SONABHY achète sur le marché international en dollar, ce qui crée une corrélation entre le cours du baril et les fluctuations du dollar. La dépréciation du dollar correspond à une appréciation du franc CFA et inversement. La SONABHY bénéficie donc des taux de change lorsque le cours du dollar est le plus bas possible.

Le cours du baril de pétrole sur le marché international

C’est le principal déterminant du prix CAF à l’importation. Ce cours a atteint en Avril 2006 son niveau le plus haut depuis plus d’une douzaine d’années, soit 75$ le baril contre 15$ seulement en 1995,soit une augmentation de 400%.Cette situation s’expliquait par l’environnement géopolitique (l’invasion américaine en Irak, le problème de l’Iran etc.), l’augmentation du stock de certaines puissances tels que l’Amérique et la Russie, mais également les catastrophes naturelles qui ont endommagé des zones de concentration des raffineries pétrolières, engendrant une certaine fébrilité sur les marchés.

Tandis que l’économie du pays palpite au rythme des augmentations de prix et des pénuries d’hydrocarbures, l’Etat se plaint de supporter des pertes exorbitantes pour son effort de plafonner les prix. Du côté des consommateurs les regards restent tournés vers la société nationale des hydrocarbures (SONABHY), principal monopoleur du secteur des hydrocarbures qui, selon une étude menée par le cabinet Aryane & CO vend à perte. Comment sauver le système d’approvisionnement national sans toucher au statut de la SONABHY qui a perdu 45 milliards en 2011 et près de 15 milliards pour le premier trimestre de 2012?  Et si la libéralisation du marché des hydrocarbures était une alternative pérenne quitte à renforcer le contrôle de l’Etat ?

Passionné du Web, à la fois Economiste et Conseiller en Gestion des Ressources humaines, monsieur BAMBIO a fondé investirauburkina.net en février 2007.
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