Maïs grain : la demande intérieure va croissante, tirée par les commandes de l'industrie agroalimentaire
Le maïs est la deuxième spéculation agricole au Burkina Faso en terme de volume après le sorgho. La production nationale de maïs est passée de 1 133 480 tonnes en 2011 à 1 710 898 tonnes en 2019, soit une augmentation de plus de 50%.
La quantité de maïs produite en 2019 est en hausse de 0,63% par rapport à la production de la campagne précédente et de 10,54% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
Les principales régions productrices du maïs sont les Hauts-bassins, la Boucle du Mouhoun, les Cascades et le Centre-Ouest qui détiennent 71 % des disponibilités.
La production nationale de maïs couvre largement les besoins de consommation des ménages.
Marché du maïs grain au Burkina Faso
Au Burkina Faso, le commerce de maïs grain se positionne de plus en plus comme un véritable marché de niche tiré par la demande des pays de la sous-région et la forte demande des brasseries et des unités agroalimentaires de plus en plus nombreuses.
Plusieurs acteurs interviennent sur le marché du maïs au Burkina Faso.
En dehors des petits exploitants agricoles de type familiales, on note l’arrivée ces dernières années d’entrepreneurs agricoles aux grands moyens, dotés d’équipements modernes et occupant de grandes superficies.
Parmi les acteurs, on dénombre également les collecteurs villageois qui ont la charge de collecter le maïs grain au prix bord champ auprès des producteurs sur les marchés ruraux des zones excédentaires.
Ces collecteurs villageois travaillent en général pour le compte de grands collecteurs financés par un patron opérateur économique résidant dans une capitale régionale. Ce dernier à son tour, approvisionne les commerçants grossistes de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et certains grands commerçants des régions déficitaires.
Les commerçants grossistes sont propriétaires de gros camions qui rachètent le maïs et le stockent dans les villages au bord des grandes voies routières, pour l’acheminer par camion vers les grandes villes.
Quant aux unités de transformation, leur approvisionnement se fait par les grands commerçants et certains producteurs installés dans les zones de forte production et ayant de grandes capacités de stockage.
La transformation, maillon important dans la chaîne de commercialisation du maïs
Au Burkina Faso, les activités de transformation du maïs sont très diversifiées, ce qui lui confère un poids très important dans la chaîne de commercialisation du maïs.
Il y a tout d’abord la demande industrielle, notamment celle des brasseries, qui peut atteindre une moyenne annuelle de 1.200 tonnes par unité, puis la demande des unités agroalimentaires avec une moyenne annuelle de 16 à 22 tonnes par unité et enfin la demande des petits transformateurs qui est relativement importante du fait de leur nombre élevé.
Il faut aussi noter la présence d’acteurs particuliers, tels que le Programme Alimentaire Mondial (PAM), la Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité alimentaire (SONAGESS) et certaines ONG dont la demande annuelle est relativement importante et destinées aux interventions humanitaires.
La demande industrielle destinée aux provenderies (mélange alimentaire destiné aux animaux d’élevage) demeure est pour l’heure estimée à moins de 1 % de la production nationale de maïs mais augmente très rapidement du fait de l’arrivée remarquée ces dernières années d’investisseurs dans l’alimentation de bétail et volaille.
Les unités de transformation industrielle et semi-industrielle sont majoritairement installées dans les villes que sont Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Dédougou, Fada N’gourma et Banfora.
Au nombre de ces industries figurent de gros mastodontes telles que BRAKINA, SOBBRA, LIBS Brasserie, SOFAB etc.
En ce qui concerne la transformation artisanale et semi-industrielle on dénombre plus de 4.000 moulins villageois.
Exportations de maïs vers les pays de la sous-région
Le Burkina Faso exporte annuellement d’importantes quantités de maïs vers les pays de la sous-région.
En 2019 le Pays a exporté 40 108,8 tonnes de maïs grains pour une valeur de 3,6 milliards de F.CFA contre 60 236 tonnes en 2015 pour une recette de plus de 7 milliards de F.CFA. On note une baisse sensible des exportations de maïs grain sur les 5 dernières années du fait de l’ascension de la demande intérieure.
Prix du maïs au Burkina Faso
Avec le boum de la production du maïs par rapport aux céréales au cours des dernières années et des flux entrant des pays côtiers de plus en plus importants, le maïs qui occupait auparavant la 3e place parmi les céréales, est devenu la 2e spéculation agricole la plus importante en termes de volume de production après le sorgho.
L’offre des marchés intérieures de céréales représente Entre 60 et 80% du volume de la production nationale de céréales est écoulé sur les marchés nationaux de céréales.
Les prix des céréales sont régulés par les autorités burkinabè à travers les mesures de subvention à la consommation et la mise en place de boutiques témoins dans les provinces.
Le prix moyen à la consommation du kilogramme de maïs est passé de 170 F.CFA en octobre 2020 à 164 F.CFA en janvier et 174 F.CFA en février 2021.
Les prix sont généralement en hausse pendant la période de soudure généralement située entre les mois de mai, début de la saison des pluies et d’octobre, fin de la campagne agricole.
Le commerce de maïs constitue un important marché de niche à forte rentabilité.