Industrie brassicole: le marché burkinabè de la bière sous pression
C'est assurément le début de la Guerre des bières au Burkina Faso avec l'entrée très remarquée de LIBS Brasserie.
Sérieux rebattage des cartes sur le marché de la bière avec l'entrée remarquée d'un nouveau concurrent sur un marché déjà inondé de plus de 40 marques de bières selon le site beerafrica.com.
Arrivée sur le marché en début 2019, avec à sa tête l’homme d’affaires indien VASWANI Manoj Lakhi, LIBS Brasserie Sarl nourrit de grandes ambitions et affûte déjà ses armes pour étendre sa gamme de produits.
Implantée à Gampéla sur une superficie de 39 040 m2 dans la commune de Saaba dans les environs de Ouagadougou, LIBS Brasserie a lancé sa première bière dénommée « Marina » en février 2019. S’en est suivi en juillet 2019 sa deuxième bière « LIBS » qui a visiblement conquis le cœur des burkinabè.
Avec une centaine d’employés, la brasserie affiche fièrement son ambition de développer des boissons de qualité et de contribuer au rayonnement de la culture brassicole au Burkina Faso.
LIBS Brasserie, bien que jeune, joui déjà d’atouts inouïs. La qualité de ses bières est jugée satisfaisante par les consommateurs burkinabè qui apprécient également ses prix relativement abordables. Déjà en février dernier, soit une année après le lancement de sa première bière, LIBS Brasserie est lauréate du prix spécial dans la catégorie « Industrie » décerné par l’Association Burkimbila vivre ensemble, toute chose qui dénote de l’adoption de ses produits par les consommateurs burkinabè.
L’entrée de LIBS Brasserie marque assurément le début d’une concurrence monopolistique sur le marché de la bière qui attend d'entrer en ébullition après la pandémie du covid-19 qui a donné un coup de frein à l’ambiance dans les débits de boissons.
Face à ce nouveau concurrent, la société BRAKINA l’ancêtre historique de la bière au Burkina Faso, prend déjà des mesures préventives pour maintenir sa position de leader sur le marché qu'il monopolise depuis toujours.
En rappel, la Brakina ou Brasseries du Burkina a été créé en 1960 et portait le nom de Bravolta. En 1977 naît Sovobra la deuxième brasserie du pays. En 1984, suite à la Révolution d’Août 1983, la Bravolta donne naissance à Brakina et la Sovobra à Sobbra.
Au début des années 90 le groupe français Castel acquiert Brakina et Sobbra. Les deux brasseries seront fusionnées en 1992 pour donner naissance à l’actuelle société BRAKINA. La société va alors proposer une vaste gamme de bières dont la Sobbra, la Brakina, la Castel Beer, la Flag Spéciale,la Beaufort Lager, et la Guinness Stout. En dehors de la bière, la brasserie commercialise une gamme étoffée de boissons gazeuses, maltées et énergisantes, de l’eau minérale et plus récemment une panacée dénommée CHILL destinée au plus jeune public.
La Brakina avait vécu des sueurs froides face aux limonades du burkinabè BRAFASO, qui après 6 ans de fonctionnement a déposé la clef sous le paillasson en 2008 avant le lancement de sa première bière qui était attendue.
Cette fois-ci la Brakina va devoir mener la concurrence face à LIBS brasserie dont les produits sont déjà fort appréciés du public burkinabè.
A peine une année après le lancement de la bière de LIBS Brasserie, la BRAKINA a riposté en lançant DOPPEL MUNICH en janvier dernier, sa nouvelle bière au gabarit robuste.
Selon jeuneafrique, la Brakina pourrait encore investir 20 milliards de F.CFA par an pour accroître sa capacité de production qui atteint déjà 4 millions de bouteilles par jour, dans le but de maintenir son leadership.
La Brakina est un géant incontesté du marché qui s'est dotée de sa propre société de distribution de boissons dénommé SODIBO et qui dispose de grands atouts.
Tout compte fait, le marché burkinabè de la bière joui d’un fort potentiel. Selon une enquête de la police municipale commandité en juin-juillet 2014, la ville de Ouagadougou à elle seule comptait 3800 débits de boissons dont 279 bars, 1.383 buvettes, 1.705 kiosques, 93 jardins, 25 boîtes de nuit, 99 caves, 286 cabarets, 250 restaurants.
L’entrée de LIBS Brasserie marque le début de la concurrence sur le segment de la bière au Burkina Faso. Dans quelques années « ça pourrait brasser » encore plus fort.
BAMBIO Z. François, pour Investir au Burkina