Commerce des huiles usagées de vidange à Ouagadougou: un filon à sous, à surveiller
L’activité de collecte et de revente d’huiles des huiles usagées, bien qu’étant à ses débuts, s’est rapidement répandu à Ouagadougou. Elles seraient soit utilisées dans l’industrie soit recyclées, transformées et revendues sur le marché.
A longueur de journée des jeunes collecteurs passent de garage en garage pour récupérer les huiles usagées issues de l’entretien des véhicules. Jusque-là laissées à l’abandon ces graisses usagées ont fait leur entrée dans le commerce. Il est cependant difficile de savoir avec exactitude l’usage finale de ces résidus d’huiles.
L’activité génère des revenus pour les collecteurs, pour les garagistes et pour les transformateurs de ces huiles.
Les garagistes se frottent les mains. En lieu et place de jeter ces huiles, ils les conditionnent en bidon de 20 et 25 litres qu’ils revendent aux collecteurs qui à leur tour fournissent les transformateurs pour qui ces huiles sont une matière première précieuse au regard de leurs usages qui seraient multiples.
Pour ce qui est des prix pratiqués, le bidon de 20 litres d’huiles de vidange usagée est vendu sur le marché à 4 000 F.CFA et celui de 25 litres à 4 500 F.CFA. Quant à la barrique, son prix oscille entre 15 000 et 20 000 F.CFA.
Les huiles usagées sont également achetées sur le marché burkinabè par des ghanéens à raison de 25 000 F.CFA la barrique.
L’activité est rentable. Certains gros collecteurs livrent entre 40 et 100 barriques par mois à leurs clients, ce qui représente un chiffre d’affaires important en ces temps de conjoncture économique.
Les usages de ces résidus d’huiles seraient divers. Ces huiles seraient utilisées par certaines usines de fer et des cimenteries. Elles seraient transformées, entre autres, en gasoil et en DDO.
Ces huiles seraient également utilisées dans les constructions dans le sens d’un traitement anti-termite des chevrons ou comme ingrédient dans la confection de briques en terre cuite.
L’entrée fulguration des huiles de vidange dans le commerce est à ces début dans la ville de Ouagadougou.
L’intérêt subit pour ces huiles usagées soulève cependant de sérieux doutes quant à leur destination finale même si les promoteurs de l’activité rassurent qu’il n’ya pas de transformation à des fins de consommation.
Plus de 400 bidons de 20 litres ainsi que des dizaines de barriques d’huile de vidange recyclés et destinés à la consommation humaine avaient en effet été saisis à Ouagadougou en avril 2012. Les bidons étaient écoulés sur le marché à raison de 14 500 F.CFA l’unité.
Si l’argent n’a pas d’odeur, ce n’est pas le cas des huiles usagées de vidange qui sont un véritable danger pour la santé humaine et pour l’environnement.
Les autorités en charge de l’hygiène et de la santé humaines devraient encore prendre des initiatives sérieuses en vue de contrôler ce commerce qui prendre de l’ampleur à Ouagadougou, toute chose qui garantirait la santé humaine et qui préserverait l’environnement vue la forte toxicité de ces huiles usagées, très peu biodégradables.
Bon vent aux promoteurs de ce business pourvue que ces huiles ne soient ne finissent pas dans nos casseroles.