Gagner jusqu'à 300.000 FCFA par mois dans le lavage de motocycles
A Ouagadougou la capitale burkinabè, encore surnommée capitale des engins à deux roues, les motocycles "made in China" font le bonheur des Burkinabè.
Selon le site http://fr.wikipedia.org sans dater la période, le parc national de motos au Burkina Faso est estimé à 600.000 motos environ. Toujours selon ce site Internet, la seule société JC Megamonde mettrait 50.000 motos sur le marché burkinabé chaque année. Pour ce qui est du nombre total de motocycles vendus par an, il est établi à plus de 80.000 motos selon les données du Ministère en charge du Commerce.Ce marché florissant pourvoie plus de deux milliards de recettes douanières selon le Bureau de dédouanement des véhicules automobiles (BVA), recettes qui pourraient avoisinées les 25 milliards si l’on parvenait à juguler la fraude.
Le marché des engins à deux roues tient donc une place importante dans l’économie du pays avec pour corollaire la naissance de nombre de petits métiers. Il s’agit entre autres des petits mécaniciens, des laveurs de motos, des gérants de parkings à deux roues (une étude a dénombré 1385 parkings à Ouagadougou et Bobo Dioulasso, employant environ 10.000 personnes), des intermédiaires pour l’immatriculation des motocycles etc. Aujourd’hui bien de jeunes burkinabè trouvent leur pitance quotidienne dans ces activités de plus en plus visibles sur le paysage économique au Burkina Faso.
L’activité de lavage de motocycles qui est assez récente commence à véritablement faire des heureux. L’équipe de www.investirauburkina.net s’est intéressée à cette activité dans la ville de Ouagadougou et a pu se rendre compte du profit engrangé par les promoteurs.
Il était environ 16 heures ce jour là, au secteur N°30 de Ouagadougou, quand l’équipe Investirauburkina.net a rencontré Mady, laveur d’engins à deux roues depuis trois ans. L’intéressé dit être recruté par un patron qui lui offrirait une paie journalière de 1500 F.CFA. Il en est de même pour trois autres de ses compagnons recrutés sous le même régime par le même patron. Au total quatre (4) employés sont à la charge du « boss ».
L’appareillage utilisé est un petit moteur servant de motopompe acquis à 195.000 F.CFA. Un réservoir construit en béton fait également parti des installations et sert à stocker l’eau utilisée par la motopompe. A l’estimation, l’investissement initial serait d’environ 225.000 F.CFA.
Dans ce petit garage de fortune, le nombre de motocycles lavés par jour varie entre quarante (40) et cent (100) à raison de 300 F.CFA par motocycle lavé. A l’estimation, la somme totale engrangée par le patron, toute charge comprise, oscille entre 12.000 F.CFA et 30.000 F.CFA par jour. Dans le mois, le Boss se tape une recette brute comprise entre 360.000 F.CFA et 900.000 F. Selon les propos de Mady, l’activité serait très prometteuse avec des pics de plus de cent (100) motocycles lavés par jour pendant le week-end (samedi et dimanche).
Au titre des charges, le patron débourserait la somme de 2500 F.CFA au maximum par jour pour l’achat du carburant servant au fonctionnement de la motopompe utilisée. Pour ce qui est de la rémunération journalière totale des quatre(4) employés, elle s’élève à 6000 F. CFA par jour à raison de 1500 F.CFA par employé. Si l’on prend en compte les frais pour l’achat du savon liquide et de l’eau courante utilisés, les charges totales journalières se chiffrent à 10.000 F.CFA au plus. Toutes les charges déduites et toutes choses étant égales par ailleurs (Ceteris paribus), le Boss s’offre un salaire net oscillant entre 60.000 F.CFA et 600.000 F.CFA. En considérant les autres aléas, il empoche au moins 300.000 F.CFA par mois soit le salaire d’un cadre supérieur de la Fonction publique burkinabè, de classe A, totalisant au moins 25 ans de service effectifs.
Au titre de la création d’emplois et de la résorption du chômage, la participation du Boss n’est également pas négligeable. C’est une rémunération mensuelle de 45.000 F.CFA qui versée à chaque employé, ce qui représente l’équivalent du salaire mensuel d’un agent contractuel de l’Etat de la catégorie 5 et d’échelon B. Le seul problème ici est que la paie est journalière, donc difficile de la capitaliser pour une grosse dépense. Le Boss lui-même est un père de famille ayant à sa charge des enfants scolarisés dont les frais de scolarité dépendent de la toute puissance d’une petite motopompe à jets d’eau et de la volonté des quatre (4) braves garçons.
Si sous d’autres cieux, la bonne idée trouve financement, au Burkina Faso, malgré les exemples donnés par le gouvernement pour l’accès des jeunes à l’emploi, le bien à garantir demeure toujours et malheureusement le déterminant majeur de l’obtention du financement. En attendant que cette conception médiévale soit révolue, bon vent aux secteurs de la « débrouille » et surtout courage aux ingénieux burkinabè.