Miel du Burkina Faso : une filière jeune, en plein devenir
Il ya quelques années, l’apiculture était une activité marginale au Burkina.
Selon les données du Ministère burkinabè des ressources animales, la production de miel a quadruplé, passant de 55 tonnes en 2007 à 265 tonnes en 2014.
C’est en 2009 que la production de miel a véritablement pris son envol. De 35 tonnes de miel en 2008, la production a atteint 208 tonnes en 2009, soit une augmentation de 170 tonnes en l’espace d’une année. Sur les 10 dernières années, c’est l’année 2012 qui a enregistré le pic le plus important avec une production de 369 tonnes de miel.
Bien que la production ait enregistré une légère baisse en 2013 et 2014, l’apiculture est une filière qui se professionnalise et qui figure déjà en bonne place parmi les filières émergentes au Burkina Faso. Selon la Rédaction de investirauburkina.net, la production devrait s’accroître pour se situer autour de330 tonnes en 2015 et à près de 400 tonnes en 2016 si la tendance se maintient.
Au Burkina Faso, le secteur apicole doit sa force à l’organisation des acteurs impliqués dans la filière. En avril 2004 est née l’Union Nationale des Apiculteurs du Burkina Faso (UNABF) qui compte aujourd’hui près de 7000 membres.
A côté de l’Union, existent de nombreuses associations d’apiculteurs parmi lesquels l’ONG Wendpuiré créée en 1999 et l’ONG Action pour la promotion des initiatives locales (APIL) créée en 2004, figurent en bonne place et regroupent respectivement 3000 et 2400 apiculteurs. Ces géants du miel produisent à eux-seuls plus de 100 tonnes de miel par an.
Sur le marché du miel, le miel Apisavana marque de l’ONG Wendpouiré et le miel du gourma du centre apicole de fada, se distinguent et sont déjà des références. Ces marques sont commercialisées partout dans le pays et même dans la sous-région (Ghana, Côte d’Ivoire, Niger, Benin, Sénégal).
Si la filière est en expansion, elle fait également face à certaines difficultés dont les mauvaises pratiques apicoles, l’effet des changements climatiques, les attaques parasitaires, les problèmes de commercialisation, etc.
Pour pallier à ces difficultés, les groupements d’apiculteurs misent ces dernières années sur la formation des acteurs impliqués dans la filière, toute chose qui devrait permettre à terme d’améliorer la productivité aussi bien en quantité qu’en qualité.
A l’instar des autres pays d’Afrique, la filière apicole burkinabé est encore jeune. Sur le continent, les deux monstres du miel sont l’Ethiopie et la Tanzanie, avec des productions annuelles avoisinant respectivement 45000 tonnes et 30000 tonnes de miel. Vient l’Angola avec 23000 tonnes, suivi de la Centrafrique avec 16000 tonnes et du Kenya avec 12000 tonnes.