Mangues : la reprise des exportations se confirme
La production de mangues au Burkina Faso représente plus de 50% de la production fruitière nationale et oscille entre 11 et 18% de la production Ouest africaine.
Près de 20.000 agriculteurs sont impliqués dans la production de mangues au Burkina Faso.
Production de mangues au Burkina Faso
Selon le ministère en charge de l’Agriculture, la production nationale de mangues s’est établie à 241 948 tonnes en 2012 et s’estime aujourd’hui à plus de 300 000 tonnes de mangues.
Selon l’APROMAB 2020, la production nationale de mangues a atteint 271 503 tonnes en 2020. La chute de la production en 2017 est liée aux attaques de la mouche des fruits qui avaient tiré le niveau de la production vers le bas.
Les vergers de mangues couvrent plus de 33.000 hectares de vergers, principalement dans le sud-ouest et dans le centre-ouest du pays.
Plus d’une quarantaine de variétés sont produites dans les vergers au Burkina Faso, dont les plus abondantes sont les variétés Amélie, Brooks, Kent, Keitt, Lippens et Springfield qui occupent 98% des vergers à travers le pays.
Malgré cette diversité de variétés de mangues, seules quelque unes dont principalement Amélie et Kent sont exportées vers l’Europe et vers les pays maghrébins.
Les exportations de mangues
Selon les statistiques du ministère en charge de l’Agriculture, les exportations de mangues sont en nette reprise sur la période 2014 à 2019.
Selon la même source, les mangues ont généré un chiffre d’affaires record de 13,7 milliards de FCFA en 2019 contre seulement 4,2 milliards de FCFA en 2014, soit une croissance de 69%.
Les mangues ont généré un chiffre d’affaires qui a dépassé la barre des 8 milliards de F.CFA en 2016 pour s’établir à plus de 13 milliards sur la période 2018-2019.
Les exportations de mangues n’ont cependant pas été épargnées par la pandémie à coronavirus qui a joué négativement sur les quantités de mangues exportées en 2020. On a enregistré une annulation de commandes se situant entre 25 et 50% du volume total de mangues exportées, pour cause de retard d’obtention des contrats et de la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Plus de 50% des producteurs de mangues auraient vu leurs chiffres d’affaires baisser de 10 à 50% en 2020.
Ces dernières années, les mangues produites au Burkina Faso sont principalement exportées vers le Niger, le Ghana, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, le Japon, l’Angleterre et les États-Unis.
Le Burkina Faso occupe le 3ème rang parmi les pays africains exportateurs de mangues, derrière la Côte d’Ivoire et le Mali.
Marché de la mangue
Le marché de la mangue comprend 5 branches définies en fonction du produit fini et de la destination. On distingue le marché de :
- la mangue fraîche d’exportation à destination de l’Union Européenne (presqu’entièrement certifiée biologique) ;
- la mangue séchée à destination du marché international ;
- la mangue transformée en purée distribuée sur le marché européen et nectar de mangue sur le marché européen et en nectar de mangue distribué surtout sur le marché national ;
- la mangue fraîche distribuée et consommée localement au Burkina Faso.
Durcissement des mesures à l’exportation
L’exportation de mangue vers l’Union européenne a été récemment soumis à des normes de qualité plus contraignantes.
En avril 2019, le Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique a déclaré dans une nouvelle directive que les mangues en provenance de l’Afrique de l’Ouest devraient être soumises à un traitement efficace pour garantir afin d’éliminer les mouches des fruits. Les exportateurs africains ont désormais obligation de se munir d’un certificat phytosanitaire attestant les ces vérifications.
Les producteurs burkinabè de mangues sont désormais confrontés à ce défi de la qualité qui revêt un enjeu majeur pour la conquête du marché international.
Les acteurs de la filière mangue au Burkina Faso
La filière mangue se compose de trois maillons que sont la production, la transformation et la commercialisation organisés autour de l‘Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMA-B) qui réunit les organisations représentant les trois maillons :
- L’Union Nationale de Producteurs de la Mangue du Burkina (l’UNPMB) qui regroupe l’ensemble des producteurs de mangue du Burkina avec pour but l’amélioration des 23 conditions de travail et de vie des producteurs de mangue ainsi que leur insertion dans le processus de développement.
- La Professionnelle de la Transformation de la Mangue du Burkina (PTRAMAB) qui regroupe les acteurs de la transformation et qui a pour mission de valoriser la mangue transformée du Burkina Faso.
- L’Association des Producteurs et Exportateurs de la Mangue du Burkina (APEMAB) qui travaille à professionnaliser, dynamiser et promouvoir la promotion et l’exportation de la mangue du Burkina Faso.
Toutes ces organisations ont leur siège social à Bobo-Dioulasso. Pour l’heure, il n’existe pas de structure de veille et de soutien à l’innovation au sein de la filière.
Transformation de la mangue : Une opportunité d’investissement à forte valeur
La transformation de la mangue ne représente que 20% de la production nationale.
La mangue séchée est le principal produit de la transformation et représente 80% des produits transformés.
Les autres produits sont les jus/nectar, la confiture, vinaigre, la pulpe et le sirop.
En 2020, la production nationale de mangue séchée est estimée à 3846,76 tonnes et la purée à 73,84 tonnes.
Les prévisions de la PTRAMAB pour l’année 2021 sont estimées à plus de 5000 tonnes de mangues séchées.
Le secteur des jus est resté pendant des années au Burkina Faso un secteur artisanal dominé par des petites entreprises artisanales de production de jus de mangue et de confiture.
A partir de 2007, l’entreprise DAFANI.SA s’est installée à Orodara pour produire de la purée et des nectars avec une ligne moderne.
A la suite de DAFANI.SA d’autres initiatives de modernisation ont été introduites comme DELICIO à Ouagadougou, les jus planet à Bobo Dioulasso avec Twillium Industries.
Le développement du secteur de la transformation locale de la mangue est encore timide mais constitue un important marché.
L’offre jus de mangue n’arrivant pas encore à combler la demande nationale, le marché local reste fortement dominé par les jus importés.
L’un des facteurs limitant pour les produits locaux d’une façon générale reste l’indisponibilité sur le marché burkinabè d’emballages de qualité à coût raisonnable.
La mise en place d’une unité de fabrication d’emballage pour faciliter l’accès à des emballages de qualité à coût réduit constitue une autre niche de marché à forte valeur et qui attend les investisseurs.
Les entreprises locales existantes gagneraient à acquérir les technologies modernes de transformation et des équipements performants afin d’améliorer la qualité de leurs produits et accroître leur offre.
Source : MAAH, Annuaire des statistiques agricoles 2020 ; Rapport ARCHIPELAGO 2020