Oignons : le Burkina est 2ème exportateur en Afrique
Au Burkina Faso, la production annuelle totale de l’oignon bulbe est estimée à 310 436 tonnes (RGPH 2010), soit 32,4% de la production maraîchère totale et 3% de la production agricole totale.
Ces dernières années, la production nationale d’oignons a considérablement augmenté, faisant du Burkina Faso le 2ème exportateur d’oignons en Afrique de l'Ouest après le Niger.
Au cours d’une rencontre des acteurs de la filière oignon du Burkina Faso, à Ouagadougou en février 2013, il a été fait cas de 36 100 tonnes d’oignons exportés courant 2011/2012. Selon les données des échanges commerciaux du Burkina Faso en 2013, le taux de croissance en valeur des exportations d’oignons est établi à 24% entre 2009 et 2013.
Bien qu’elle soit peu organisée, la filière oignon est donc incontestablement en nette croissance et se hisse à la tête des cultures maraîchères au Burkina Faso. La culture de l’oignon s’étend sur plus de 11.000 ha, occupe environ 15.000 producteurs et génère annuellement d’importants revenus aux acteurs de la filière.
Plusieurs projets, dont notamment le projet d'appui aux filières agro-sylvo-pastorales, interviennent dans le secteur au niveau organisationnel, financier, vulgarisation des techniques de stockage et organisation des missions de prospection commerciale dans les pays voisins. Cependant, ces actions sont menées de façon non concertée sans un impact réel.
Les difficultés majeures sont de trois ordres et concernent essentiellement le manque d’intrants, le manque d’infrastructures de stockage et l'organisation du maillon de la commercialisation.
Pour ce qui est de la commercialisation de l’oignon, elle commence dès les récoltes (généralement en mars), mais se poursuit tout au long de l’année. Tout le problème réside dans la conservation de la production pendant tout ce temps jusqu’à la période où les prix deviennent plus rémunérateurs. Le prix du sac d’oignon qui tourne souvent autour de 15 000 F CFA en mars, atteint 80 000 F CFA entre octobre et décembre.
Par ailleurs, il n’existe aucun circuit organisé de commercialisation malgré la multiplicité et la diversité des associations professionnelles impliquées dans la filière. La production est commercialisée sur le marché local et dans la sous-région, surtout sur les marchés ivoirien, togolais, ghanéen et béninois. Le principal concurrent du Burkina Faso sur le marché Ouest africain est le Niger, dont l’organisation puissante des commerçants monopolise nombre de destinations, et constitue une référence en matière de prix.
La part du marché Ouest africain de l’oignon, accaparée par les exportateurs d’oignons néerlandais a dépassé 27% en 2012 et continue de progresser, toute chose qui joue négativement sur la compétitivité de l’oignon africain.
L’organisation de la filière
La filière est composée de nombreux acteurs organisés le plus souvent en groupements, associations et unions au niveau départemental, provincial, régional et national.
Pour faciliter l’exportation, les acteurs ont mis en place une faîtière dénommée AEFOB (Association des Exportateurs de la filière Oignon du Burkina).
Au niveau national, une autre structure interprofessionnelle regroupant les acteurs des maillons production et de commercialisation défend les intérêts de toute la filière. Elle est dénommée « Comité Interprofessionnel de la Filière Oignon du Burkina» (CIFOB). Cette organisation regroupe l’Union nationale des producteurs d’oignon du Burkina (UNAPOB) et l’Association professionnelle des commerçants d’oignons du Burkina (A.P.C.O.B), chacune de ces structures vise un objectif précis.
A ces organisations, s’ajoutent les producteurs individuels ou privés qui ont investis dans l'irrigation privée sur des superficies pouvant aller à plus d’un hectare. Ce type de producteurs obtient généralement de meilleurs résultats car faisant généralement, recours aux crédits des banques et le soutien des sociétés agréées d'intrants. Ils maîtrisent relativement, le marché, à travers des initiatives personnelles de prospection et de recherche de marché.
Lors du lancement de la campagne sèche 2013/2014 en novembre 2013, le Gouvernement burkinabè avait manifesté une forte volonté d’accroître la production maraîchère et, une décision avait été prise d’accompagner les producteurs agricoles à atteindre une production de 477 000 tonnes d’oignon bulbe.