Burkina Faso : l’immobilier reste un secteur dynamique malgré la crise
Au Burkina Faso, le secteur de l’immobilier poursuit sa croissance malgré la crise sécuritaire qui secoue le pays.
Tiré par la croissance démographique et l’urbanisation, le secteur de l’immobilier jouit d’un fort potentiel.
Bien que faible, le taux d’urbanisation croît rapidement au Burkina Faso. Il est passé de 29% en 2014 à 31% en 2020 et devrait atteindre 35% à l’horizon 2026.
La population résidente du Burkina Faso en 2019 est de 20 487 979 habitants. La ville de Ouagadougou et celle de Bobo-Dioulasso concentrent plus de 62% de la population urbaine, avec un déficit croissant en logements décents.
Booster par l’urbanisation, le secteur de l’immobilier connaît un essor fulgurant ces dernières années. L’activité des sociétés immobilières dont le nombre va croissant, s’est fortement accrue.
De 42 sociétés immobilières agrées par l’Etat en 2014, le nombre de promoteurs immobiliers est passé à 268 en 2019 et à 275 en 2020.
En janvier dernier, ce sont 400 projets immobiliers qui avaient été soumis au Gouvernement par les sociétés immobilières pour approbation, au nombre desquels 105 avaient été autorisés.
Dans la seule ville de Ouagadougou, les projets immobiliers mobilisent jusqu’à 30.000 hectares de superficie soit plus de 600.000 parcelles détenues par les sociétés immobilières.
Le marché de l’immobilier au Burkina Faso jouit d’un dynamisme certain malgré les nombreux dysfonctionnements.
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En effet, après plus d’une décennie d’application de la loi N° 057-2008/AN du 20 novembre 2008 portant promotion immobilière au Burkina Faso, les résultats escomptés restent mitigés.
De nombreuses dérives sont constatées sur le terrain sur la base des rapports d’inspection, de contrôle et d’enquêtes.
Premier constat, l’activité principale des sociétés immobilières s’est limitée à la vente de terrains.
L’accaparement du foncier rural à des fins de promotion immobilière, la démesure des superficies, les délibérations irrégulières des conseils municipaux sur les superficies et la non viabilisation des sites destinés à la construction de logements figurent au nombre des constats relevés sur le terrain.
En définitive, au lieu d’habitats décents et de création de nouveaux quartiers conformément aux schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisation, l’on assiste à une excroissance des villes avec l’expansion de quartiers précaires et des coûts prohibitifs de logements.
C’est au regard de tous ces dysfonctionnements que les autorités burkinabè ont récemment entrepris des réformes et l’actuelle loi immobilière est en cours de relecture. Un avant-projet de loi sur la promotion immobilière au Burkina Faso devrait bientôt être présenté au Gouvernement.
Déjà, les autorités burkinabè s’inscrivent dans un partenariat gagnant-gagnant avec les sociétés immobilières.