Karité : une opportunité économique, une place à prendre
Le marché mondial du karité connaît un essor et un dynamisme sans précédent, tiré par la commande des géants mondiaux de l’industrie cosmétique. L’organe de recherche Transparency Market estime le marché mondial du karité à 3,5 milliards USD d’ici à 2028.
Sur le plan mondial, les Pays-Bas sont le plus grand importateur de beurre de karité, suivis du Danemark et de la France.
En Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, le Nigéria et le Mali sont le trio à la tête de la production du karité.
Au Burkina Faso, le karité figure en bonne place parmi les produits d’exportations avec une capacité d’exportation annuelle moyenne de 300 000 tonnes pour les amandes et 15 000 tonnes pour le beurre de karité.
Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) publié en juillet 2020, au titre des exportations des produits karité, le Burkina Faso a réalisé 34 milliards de F.CFA (61,8 millions USD) de recettes d’exportation en 2019 contre 29 milliards de F.CFA (52,7 millions USD) en 2016, soit une progression de 15%.
Le karité constitue incontestablement un marché dynamique et une place à prendre.
Segments du marché de karité au Burkina Faso
Le marché du karité peut être segmenté comme il suit :
- Le marché de consommation des ménages : Sur ce segment du marché, le beurre de karité est directement utilisé dans l’alimentation, sous la forme de cosmétique et comme remède ;
- Le marché des professionnels : sur ce segment, le beurre de karité est transformé comme produit d’hygiène corporelle ou produit d’entretien. Les principaux acteurs sur ce segment sont les unités de transformation, les groupements et associations féminines ;
- Le marché à l’exportation : Il s’agit des exportations des produits du karité (amandes de karité, beurre de karité, cométiques). Le beurre de karité est principalement exporté vers la France, le Ghana, la Malaisie, les Pays‑Bas et l’Allemagne ; les amandes de karité, en grande partie, vers le Danemark, le Ghana, le Togo et l’Inde et les produits cosmétiques vers le Togo, la France et les États-Unis.
Le marché local du beurre de karité et des cosmétiques à base de karité
Le beurre de karité se vend sur le marché burkinabè sous quatre formes principales : en vrac (boules de 20 à 25 grammes), en yoruba (unité de mesure locale de 2,5 kg), en sachets et pots de différentes contenances.
Sur les marchés traditionnels, le beurre de karité est vendu à l’état brut (en boules et en yoruba) et sous la forme transformée (beurres corporels hydratants, de gels liquides pour douche ou de shampoings, de savons, de baumes à lèvres etc.) dans les boutiques de quartier, kiosques, supermarchés, magasins spécialisés et auprès de marchands ambulants.
On note ces dernières années une pénétration plus accrue du beurre de karité dans le circuit moderne du commerce et dans les boutiques de proximité où il est livré en sachets ou en pots.
Le marché de la consommation directe des produits du karité devient de plus en plus exigeant (odeur, couleur, région d’origine). Les professionnels œuvrant dans la transformation du karité devront, pour tirer plus de profits du marché, faire preuve de professionnalisme et d’innovation.
Il est impératif d’améliorer la qualité des cosmétiques (savons, pommades, produits d’hygiènes etc.) made-in-Burkina à base de karité en tenant compte des produits concurrents importés de la Côte d’ivoire, du Ghana et du Bénin.
L’amélioration du packaging (conditionnement, étiquetage, codes à barre) des produits à base de karité, une meilleure communication sur leurs propriétés, leur durée de conservation après ouverture etc. sont indispensables pour une meilleure appropriation par le consommateur burkinabè.
Tout compte fait, le professionnalisme et l’innovation des acteurs burkinabè de la filière karité restent des impératifs pour la conquête du marché sous régional et international.