Mangues : un chiffre d’affaires brut de plus de 17 milliards de F.CFA en 2021
Au Burkina Faso, la production fruitière est dominée par la mangue qui occupe 58% des vergers et représente 56% de la production nationale de fruits.
En 2021, la commercialisation de la mangue fraîche et séchée a généré un chiffre d’affaires brut de 17 566 650 000 F.CFA contre un chiffre d’affaires brut de 19 012 104 400F CFA en 2020, soit un recul de 15,05%. Au titre des quantités, ce sont 80 581,765 tonnes de mangues fraiches et celui de la mangue séchée de 1984,7 tonnes qui ont été commercialisées.
Pour l’année 2022, les prévisions sont de 100 000 tonnes de mangues fraiches à commercialiser pour un revenu prévisionnel brut estimé à 9 031 800 000 F.CFA et de 2211 tonnes de mangues séchées pour un revenu prévisionnel de 8 844 000 000 F.CFA.
Les mangues produites au Burkina Faso sont commercialisés au niveau national, dans la sous-région et au niveau international.
Transformation de la mangue
Au Burkina Faso, le centre névralgique de la filière mangue se situe dans les Hauts-Bassins qui produit plus de 70% de la mangue, assure 70% de la transformation au niveau national et exporte plus de 90% de mangues fraîches.
La transformation de mangues est une niche potentiellement rentable et une ressource incroyable pour l’agro-industrie. La mangue demeure une matière première abondante mais son taux de transformation reste faible et se situe autour de 20%.
Les deux unités industrielles (DAFANI SA et AFRIDIA INDUSTRIES) que compte désormais le pays, n’absorbent pas plus de 20 000 tonnes de mangues sur une production nationale annuelle de mangues oscillant entre 160 000 et 300 000 tonnes.
La croissance des exportations de mangues fraiches et séchées attire de nombreuses PME de la transformation, surtout autour de Bobo-Dioulasso (proche des zones de production).
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Le pays compte deux grandes unités industrielles de transformation et de commercialisation de la mangue dont DAFANI S.A. créé en 2007 à Orodara au cœur du bassin fruitier du Burkina Faso et AFRIDIA INDUSTRIES une industrie agroalimentaire spécialisée dans la production et la commercialisation de boissons non alcoolisées, nectars et jus de fruits qui a lancé sa première gamme de jus de fruits en décembre 2021.
Le potentiel de production et de transformation agro-alimentaire demeure sous-exploité. Le faible niveau de structuration de l’industrie agroalimentaire nationale favorise la consommation de produits alimentaires importés et écoulés sur le marché national.
Des PME de transformation agroalimentaires dynamiques se développent dans la valorisation de la mangue et des autres produits de la filière fruitière, tirées par la demande croissante des marchés urbains nationaux, régionaux et internationaux.
En 2020, les activités la chaîne de valeur mangue ont occupé 28.000 personnes réparties en 21.000 emplois d’entrepreneurs ou assimilés (agriculteurs, pisteurs, détaillantes, etc.), environ 350 emplois permanents dans les entreprises de transformation et de conditionnement pour l’exportation en frais et entre 6000 à 7000 emplois saisonniers dans toute la chaîne.
Les activités saisonnières de commercialisation de la mangue fraîche sur le marché local font vivre près de 10.000 détaillantes impliquées dans le commerce de mangues.
L’organisation de la filière mangue au Burkina Faso
Les producteurs de mangue au Burkina Faso sont regroupés au sein de l‘Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMA-B) qui réunit les organisations actives sur les trois maillons de la filière mangue que sont la production, la transformation et la commercialisation. On distingue :
- L’Union Nationale de Producteurs de la Mangue du Burkina (l’UNPM-B) qui regroupe l’ensemble des producteurs de mangue du Burkina avec pour but l’amélioration des conditions de travail et de vie des producteurs de mangue ainsi que leur insertion dans le processus de développement.
- La Professionnelle de la Transformation de la Mangue du Burkina (PTRAMAB) qui réunit 120 unités de transformation dont la majorité produit de la mangue séchée qui représente 80% des produits issus de la transformation de la mangue au Burkina Faso.
- L’Association des Producteurs et Exportateurs de la Mangue du Burkina (APEMAB) créée en 2012 qui compte 76 membres (principalement des PME, centres de conditionnement et commerçant-exportateurs).
Toutes ces organisations ont leur siège social à Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts-Bassins.
Les difficultés qui minent la filière mangue
Au nombre des difficultés rencontrées par ces entreprises agroalimentaires, figure la difficulté à s’approvisionner en matières premières auprès des producteurs burkinabè (disponibilité tout au long de l’année, respect des normes de qualité).
Le problème du taux d’aflatoxine est très souvent souligné comme un obstacle à l’approvisionnement local par les transformateurs. On note également les dégâts causés par les mouches des fruits et les autres maladies du manguier, l’insécurité grandissante dans les zones de production, le coût élevé des inspections phytosanitaires, etc.
La faiblesse des infrastructures (transport, stockage, coût de l’énergie et de l’eau) et de l’accès au financement (cherté du crédit et garanties exigées) viennent s’ajouter à cette liste macabre de problèmes qui étranglent ces PME de transformation agroalimentaire.
Toutes ces difficultés limitent la compétitivité de la filière mangue et l’accès au marché international, faisant ainsi du Burkina Faso le 29ème pays exportateur mondial de mangues avec environ 0,4% des exportations mondiales de mangues, malgré son énorme potentiel.